La sérigraphie avec encres végétales? (en français...)

Sérigraphie végétale?

Une partie importante de notre projet fût dédiée à la recherche sur l’encre végétale pour la sérigraphie. Une étude approfondie sur le sujet était indispensable afin de savoir quel professionnel utilise cette technique, afin d’obtenir les ressources nécessaires pour créer et utiliser notre propre encre végétale pour la sérigraphie.

Cette étape fût plus complexe que prévue; elle s’enchaîna d’e-mails après e-mails et de recherches de ressources et de contacts. J’ai ainsi envoyé plus d’une vingtaine de messages électroniques à des compagnies, fournisseurs, établissements scolaires, enseignants et établissements privés, demandant conseils, références, ou encore une possibilité de stage.

Le résultat fût fort décevant; sur les cinq réponses reçus, personnes n’utilisaient les encres végétales, et personnes n’étaient en mesure de m’aider à diriger mes recherches. Une compagnie londonienne m’a recommandé deux autres fournisseurs et contacts, mais aucuns résultats ne s’avérèrent révélateurs.

Voici la liste des contacts à qui j’ai envoyé une première vague de message électronique :
www.couleurgarance.com * a répondu à mon message
www.tela-botanica.org
info@collection-couleur-nature.com
www.culturelanaudière.com * a répondu à mon message
www.threadsoflife.com
www.loglike.co.uk * a répondu à mon message
www.planetinkcompany.com * a répondu à mon message
www.screen-printing-advisor.com
phil9@mox.ac.uk
www.obin.org
jardinconservatoire.lauris@orange.fr * a répondu à mon message
michel.garcia72@wanadoo.fr
www.pioneerthinking.com/naturaldyes.html
www.maiwa.com
www.sonic.net

Les premiers résultats de cette recherche préliminaire nous amenèrent à faire quelques constatations :
-Nombreuses de ces compagnies utilisent des encres végétales pour la teinture, mais non pour la sérigraphie, qui semble être une pratique extrêmement rarissime.

-Le facteur temps n’était pas en notre faveur : il me serait peut-être possible de faire un stage aux jardins Couleur Garance situé en France. Ils m’ont effectivement proposés de me donner un stage personnalisé sur les encres végétales pour la sérigraphie même s’ils n’en n’ont jamais fait, mais deux facteurs sont en jeux : les jardins sont en France, et ils me demandent quelques mois afin de planifier l’atelier. Ils ne peuvent malheureusement m’aider par correspondance puisqu’ils affirment que le processus est très complexe et calculé avec précision.

-La majorité de ces contacts ne se sont tout simplement pas donné la peine de me répondre ou encore leur courriel électronique n’était plus valide.

-La majorité des correspondants qui mont répondus ont affirmés qu’ils n’utilisaient pas les encres végétales, fait qui va à l’encontre de leur publicité!

Gaia et moi-même furent ainsi confrontés à une première réalité de la mode et des pratiques soit disant ‘écologiques’ : nombreuses compagnies affirment êtres écologiques afin d’attirer la clientèle et de faire partie du tournant ‘vert’, mais dans une majorité des cas, nous avons réalisés que cela n’était que fausse publicité. Les mots ‘sustainaible’, durable, écologique, vert et environnementale sont ainsi devenus des qualificatifs à la mode, et trop souvent faussement utilisés. Une facette écologique infidèle est ainsi appliquée à de nombreuses compagnies œuvrant dans le domaine du textile et de la mode. Nous furent d’avantages confrontés à notre propre définition de ces termes et nous avions à redéfinir et fortifier notre positionnement : nous voulions faire un projet à 100% durable au sens environnemental et nous étions déterminés à trouver des solutions à ces obstacles!

Avec des recherches plus approfondis, j’ai trouvé les documents du professeur Phil Shaw de l’université Middlesex University School of Visual Communication Design situé à Londres. Il fût de nombreuses recherches concernant les alternatives des technologies et techniques d’impression dans les années 90. Sa recherche sur les encres végétales Growing Your Own Ink A study in ‘Phytochromography’ fût publiée et est disponible en ligne. Ce document fût extrêmement précieux afin de savoir quelles herbes, fruits, fleurs, plantes et épices utiliser afin d’obtenir des encres végétales pour réaliser la teinture naturelle de nos tissus. Toutefois, sa recette afin de créer la pâte nécessaire pour faire les encres à sérigraphie ne fût pas une réussite : il s’agissait de mélanger les encres végétales à un mordant pour ensuite incorporer le tout à la fécule de pomme de terre. Après plusieurs essaies, le résultat donna une pâte épaisse ayant de la difficulté à passer à travers la soie de mon écran. La pâte déposée sur le tissu devenait une croute et ne tenait pas bien aux fibres du textile (se référer à notre charte des échantillons). Nous devions donc continuer nos recherches afin de trouver d’autres sources d’informations alternatives.

C’est alors que j’ai obtenu le contact de Valérie Walker, enseignante à l’université Concordia. Ayant une connaissance élaborée au niveau des encres végétales et des teintures naturelles, nous sommes privilégiées de pouvoir obtenir ses conseils. Valérie Walker était toutefois absente pour quelques semaines, et après quelques correspondances avec elle, je compris que la sérigraphie avec encres végétales n’avait rien de simple et qu’il me faudrait attendre son retour et sa disponibilité afin de pouvoir reprendre nos recherches. Nous allons donc nous rencontrer lorsque la session sera terminée, faute de temps.

Après voir fait toutes ces recherches, fait quelques tentatives, et avoir enfin communiqué avec deux experts en la matière, nous avons décidés de ne pas inclure la sérigraphie au sein de ce projet puisque cette pratique ne pourrait être 100% écologique. Rappelons-nous que même si j’utilise des encres à base d’eau dans mon atelier d’impression, cela n’élimine pas entièrement les dommages sur l’environnement. Comme mentionné au tout début de ce blog, les encres à base d’eau sont faites à partir d’acrylique polymère, un dérivé des hydrocarbones fossilisés, qui est à son tour un dérivé d’huile. Ces encres ne sont donc pas faites à partir de matières renouvelables et engendrent des répercussions nocives sur l’environnement. Même si elles sont énormément moins nocives que les encres à base d’huile, l’utilisation de ces encres au sein de notre projet nuirait à la transparence de notre processus écologique. Je continuerai toutefois mes recherches et rencontrerai Valérie Walker afin de trouver le moyen d’appliquer les encres végétales à la sérigraphie textile. Je vais également tenter d’obtenir une bourse d’étude afin d’aller faire le stage aux Jardins Couleurs Garance en France et de pouvoir partager mes connaissances et de les incorporer au sein de ma pratique. Je continuerai d’afficher mes découvertes et connaissances sur le blog.

La morale de cette histoire?

Et oui! Rien n’est perdu, tel est notre pensée directrice de ce projet. Toutes ces recherches, déceptions et découvertes nous ont non seulement permises d’affirmer avec plus de passion et de conviction notre positionnement, mais également de nous questionner face aux pratiques écologiques. Les concessions sont malheureusement (ou heureusement) inévitables lorsque l’on cherche à créer un objet 100% écologique, au processus entièrement durable. Il est important de se poser des questions face aux développements des technologies concernant les industries de la mode et du textile. Au sein d’une pratique qui était antérieurement exécutée à partir de ressources naturelles (nous n’avons qu’à se référer aux processus de teinture ancestrales en Indes et en Amérique Latine), qui a été complètement changé et bouleversé par l’industrie et la technologie, ou se situe maintenant la pratique écologique? D’une part, l’utilisation de sources végétales élimine l’utilisation de produits chimiques comme les métaux utilisés comme mordant, ou les huiles utilisées pour les teintures. Mais l’utilisation des encres végétales engendrent une utilisation d’eau importante ainsi qu’une utilisation énorme de matières végétales.

Il est difficile de pouvoir calculer et comparer les pertes, mais un fait demeure certain : nous avons confirmés au cours de ce projet que les concessions sont souvent nécessaires au sein d’un projet de nature écologique. Toutefois, il est important de constamment se questionner sur les produits que nous utilisons, de les comparer, et de ne rien prendre pour acquis! Ne pas faire confiance les yeux fermés aux industries se définissants comme étant écologiques! Se questionner sur la vie des matériaux utilisés à la conception d’un objet ou l’aboutissement d’un projet. Une pratique écologique n’est pas chose simple, et Gaia et moi-même y sommes confrontées à chaque jours au cœur de notre pratique professionnelle, mais nous avons également appris que c’est par de simples et petits changements que nous provoquons de plus grands changements, et inspirons notre entourage à provoquer d’autres petits changements, et ainsi de suite…

are we done yet ?

Catou and Gaïa are dieing... I mean dyeing. There's no fonder sensation than shoving your hands into a garbage can full of steamy stinky turmeric sludge. We started stewing the goods on Friday.. Today (monday) they were stinky and potent... our onions produced a nice layer of fart-smelling bubbles to tickle our nostrills. Soaking sumac and beets are deadly for th gag reflex. I will return with more intellectual, stimulating banter after tomorrow's results. and note to self and anyone reading: next time... GAS MASK.

Plans and Morris

Friday:
-prepare materials for dye bath (grate a truck load of beets... Sumac etc)
-do a mini test on the materials found on shopping excursion.
-try to get the awful smell of moth balls and "old" out of the killer raw silk curtains.
-doodle

Catou and I were talking about how our project was lacking a little something. I mean its all fine and dandy to mash up beets and upholster our chairs with the dyed fabric... But... What else?

We needed more of a connection between the our materials and the visual representation we would print on our fabrics (if we ever find a plausible sustainable means to screen print, sheesh).

Let me sidetrack and introduce you to my idol... my first love... the darling William Morris!

Short story:
An interior designer, book printer, staunch socialist, famous and prolific poet, weaver, embroiderer, dyer, calligrapher, translator,
businessman, and architectural preservationist. William Morris is said to be the father of the Arts and Crafts movement of the late nineteenth century. This movement was made up of English designers and writers who returned to well-made, handcrafted goods in response to mass-produced, poor quality machine made items brought on by
British industrialization.

Morris set up his own design firm with fellow pre-Raphaelite artists called Morris, Marshall, Faulkner & Co in 1861. They produced everything from furniture and jewelery, to textiles and wallpaper. The firm began modestly, offering decorative furnishings to churches and homes. As it continued to expand, it found commercial success with their innovative patterns for wallpaper and and textiles for which Morris is now famous.

Right. So... I wrote that in first year... and I still aspire to be a modern Jill of all trades. But apart from that.. William Morris had an incredible respect his materials. He often used vegetable dyes in his print making and textile oeuvres. He made homage to them in his fine damask and floral ornamentation. However, he made a point that as a mere man... he could never attempt to realistically represent the beauty and perfection that only nature can produce.

So... We're no William Morris' however we've found inspiration in our own materials. Safflower, beet roots, sumac and onions offer themselves as gorgeous points of departure for line work and studies of form. We have a lot on our plate with the dyeing..printing.. sewing etc... However, if all goes well we would like to make an onion lamp or chandelier and maybe some beautiful sumac and turmeric pillows.


Ps... so does...anyone..read this out there?

Shopping

Yesterday we ventured to the Namur Village des Valeurs (best selection of used sheets, drapery and textiles). Accepting the fact that we may not be able to successfully create all the colours we desired... We conceded and sought used textiles that we could modify the colour of. For a few bucks each, we obtained large amounts of Italian 100% cotton, gold printed blue raw silk drapery and a nice green cotton-poly blend sheet. Originally we wanted to make everything ourselves, however we realized that there are certain limitations when sourcing locally.

We also planned out the course of operation for the sparse time we have left before the show: Dyeing day...Printing day... cutting day.. Upholstery day..Sewing day... Panicking day? We hope not.

Preliminary results

Last Monday we were hard at work in the kitchen concocting our first dying potions. The evening filled our nostrils with plenty a funny perfumes from the musky Turmeric to the gag worthy combination of vinegar and Sumac plant. We attempted to extract pigments both from plant matter we had researched and tried our luck on a few strange specimens we found in China Town. We had a dye vat for each of the following items: turmeric, sumac, generic mushrooms, red onions, beets, spinach, curry seed, medlar berries, hibiscus, safflower and tamarind.


For better extraction of pigments we ground, grated and mashed certain materials such as the beets or sumac.

We pre-soaked all of the materials in warm water. Applying direct heat would cook the colour rather than extract it. For the purpose of this trial we used smaller amounts and took less time than would normally be required in the final process. we simmered the materials in pots for half an hour with salt. Then we removed the plant matter from the extracted "dye bath".

In the spirit of sustainability, we sustained our hunger with the mush of spinach, onion and mushroom accompanied by a little hummus and pita.


We added 2 ladles of white vinegar to each dye bath and dissolved more salt into the mixture on low heat. The vinegar is the "mordant". A mordant is needed in the process of dyeing to fix the process. If this is not done successfully the dye is impermanent, light fast and therefore a stain. Essentially, we are pickling our fabrics with pigments.

We used Cotton and Silk to test the dye qualities. Due to the differing origins of these materials (plant and insect) they react very differently to pigment, often unpredictably. The samples soaked on low heat for a half hour and then rinsed with cold water.

Results:
The spinach, generic mushrooms and tamarind were totally ineffective unfortunately. We were really impressed with the ash-rose quality of the Hibiscus, vibrant yellow of the Turmeric, the golden orange of the Safflower. The beets show potential, however we obviously did not make a potent enough bath.


Lesson learned:
we created several nuances of reds, pinks, yellows and oranges. green and blue still pose a challenge. if we cannot create the sustainably and locally, we'll have to modify our design and aesthetics around these restraints.

Next Step:
Do it again. better, longer, stronger... and stinkier!

Stay tuned to our next results!